Occupation de la Direction Régionale de Pôle Emploi à Rennes

Ce jeudi matin à 10h à République, un rendez-vous (premier d’une longue série à venir) avait été fixé pour un « rassemblement dynamique » par le Collectif contre la réforme chômage. Une cinquantaine de personnes, des travailleurs-euses au chômage et des chomeurs-euses qui travaillent, ont répondu à cette invitation. Le temps que tout le monde arrive une banderole « plus de contrôle c’est moins de revenus, luttons contre la réforme chomage » a été déployée et une diff de tract a commencé.
À 10h45, départ pour l’action prévue : une petite visite à la Direction Régionale de Pôle Emploi, rue de Léon (quartier Dupont des Loges).
Quelques mètres avant l’entrée, nous faisons un petit point de dernière minute afin de se donner les objectifs et comment on va essayer de s’y prendre. C’est parti !
Nous entrons dans l’enceinte de la Direction Régionale, des palettes et des pneus sont déposés devant la sortie voiture. Nous filons vers le bâtiment et son entrée sécurisée, puis content-es d’être rentré-es, nous souhaitons une bonne année à la personne à l’accueil et montons les escaliers afin d’aller rencontrer les personnels dans leurs bureaux et trouver le directeur régional.
Dans les couloirs et les bureaux, l’ambiance est joyeuse. Les gens bossent, nous entrons et nous disons « bonjour c’est les chômeurs ».
Certains personnels fuient par l’autre porte, pris d’une forte émotion de croiser des chômeurs en vrai, certains employé-es continuent à taper à leurs ordinateurs comme si nous n’étions pas là dans l’espoir de devenir invisibles et d’autres prennent notre tract et une discussion s’installe.
En continuant notre progression dans les étages, nous apercevons à l’extérieur la police, parmi eux 2 membres des renseignements et quelques membres de la Brigade d’Intervention, bien connue pour leurs violences en manif et leurs déblocages musclés de lieux d’occupation.
En arrivant au dernier étage, celui du directeur, certain-es d’entre nous sont déjà là depuis quelques minutes. Des salariées sortent à la hâte d’une salle de réunion l’air inquiet. Après quelques questions d’usage afin de savoir qui nous sommes, nous nous rendons compte que nous avons en face de nous le directeur adjoint et ses collègues. Nous demandons à voir le directeur, il est à Paris. Alors M. le directeur adjoint accepte de répondre à nos questions mais si nous descendons à l’accueil. Bien entendu, contents d’être au chaud, nous lui proposons plutôt sa grande salle de réunion. Lui et son équipe refusent, expliquant que nous sommes trop nombreux et que pour des questions de
sécurité ce n’est pas possible. Nous ne lui laissons pas le choix et nous installons dans la salle de réunion très spacieuse. Quelques minutes plus tard, lui et son équipe nous rejoignent.
Nous attaquons direct nos questions sur le décret du 30 décembre et le renforcement des mesures de contrôle des chômeurs-euses, l’étirement des droits chômage et donc la diminution des revenus journaliers, la question du financement des allocations… Il tente brièvement un discours policé et officiel en se dédouanant de toute responsabilité, comme nous l’avions imaginé. Mais très rapidement mis en échec, il change de style acquiesçant nos constats ou rejetant parfois la faute sur les agents de Pôle Emploi. Nous lui demandons les chiffres sur les radiations en 2018, il est incapable de nous les fournir. Nous lui demandons de combien vont augmenter les équipes de contrôle en 2019, il nous dit de 20 à 25 pour la région bretagne. Incompréhensible, aux vues de l’augmentation nationale prévue, passant de 200 à 1000 agents de contrôle. Nous tentons de lui faire signer un document affirmant son engagement à ne pas mettre en place les nouvelles mesures de contrôle, il refuse. Nous lui faisons comprendre notre détermination afin qu’il saisisse que cette action ne sera pas la seule… Au bout d’une heure, il nous demande nos intentions pour la suite en ce qui concerne l’occupation des locaux. Nous l’informons que nous allons profiter de cette grande salle de réunion pour faire le point entre nous, lui et son équipe n’ont pas vraiment le choix et sortent.
Nous débriefons entre nous sur l’action et en profitons pour organiser les suivantes. Nous décidons de quitter les lieux à condition qu’il descende avec nous et fasse « tampon » avec la police, le temps que l’on reparte. Il s’exécute et nous en profitons pour déguerpir rapidement, bien content-es de cette matinée ! C’est l’heure de la dispersion, tout le monde se dit salut et se donne rendez-vous à la prochaine action.

Prise de parole de la CIP au TNB: https://youtu.be/48xT9CgCpxA

À suivre…

Le Collectif contre la réforme Chômage