Défendons-nous face à police emploi

Ce tract a été écrit début décembre 2018 puis réactualisé régulièrement selon l’évolution de la situation et les changements de la réforme.

Mesure et décret 2018

  • Multiplication par cinq des agents uniquement dédiés au contrôle des chômeurs
  • Possibilité pour Pôle emploi de supprimer purement et simplement les droits au chômage
  • Les « Offres Raisonnables d’Emploi » sont « désindexées » des conditions de travail précédentes : on devra accepter des boulots moins bien payés que notre précédent contrat, voire même que notre chômage

Décret de juillet 2019

  • La durée minimale de travail pour ouvrir des droits passe de 4 à 6 mois dès le 1er novembre
  • Le rechargement des droit c’est terminé : pour cumuler de nouveaux droits 6 mois de travail sont nécessaires au lieu d’un seul mois !
  • Dégressivité graduelle des allocations chômage à partir de 6 mois
  • Lissage des droits des « permittents » (interimaires/contrats courts) : la formule permet d’étirer les droits dans le temps en réduisant le montant journalier des allocations
    Exemple : après des contrats courts et de l’intérim 2 ou 3 jours par semaine, on toucherait 400 €/mois pendant 8 mois au lieu de toucher 800 €/mois pendant 4 mois

Dans une période de conflits sociaux de grande ampleur face à la vie chère, aux bas salaires, à l’appauvrissement généralisé, le gouvernement porte une attaque contre le droit au chômage qui est une part importante de nos revenus actuels ou futurs.

Cela a commencé l’été 2018 par la « Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel » appliquée par le décret du 30 décembre 2018, et a continué par la négociation Unedic entre syndicats salariés et patronaux. Le décret introduit des sanctions sans précédent qui donnent le pouvoir à Pôle-emploi de baisser drastiquement nos revenus : il est maintenant possible de faire disparaître des mois de chômage pour lesquels on a pourtant cotisé.

Contrairement aux effets d’annonces ces mesures s’attaquent à tous ceux qui peuvent être amenés à toucher le chômage, donc tous ceux qui travaillent et cotisent. Ce n’est ni une punition collective pour attaquer une minorité de « fraudeurs », ni une attaque spécifique contre les chômeurs longue durée.

La réforme en cours vise particulièrement ceux qui enchaînent des contrats courts, tous ceux qui, face au travail, utilisent le chômage pour ce qu’il est : une partie du revenu, une garantie de toucher suffisamment d’argent pour survivre, et de pouvoir refuser des salaires trop bas et de trop mauvaises conditions de travail.

refusons collectivement de devenir de la main d’oeuvre docile et corveable

Les attaques contre le droit au chômage concernent tout le monde ! Qui peut être certain aujourd’hui de n’avoir jamais affaire à Pôle-emploi et de ne jamais avoir besoin de toucher ses droits au chômage ?

Les contrôleurs Pôle-emploi sont passés au niveau national de 215 à 1000 en 2020. La multiplication des contrôles continus et flicages inopinés va augmenter le nombre de ceux qui renoncent à s’inscrire à Pôle-emploi, et donc ne bénéficieront pas du chômage alors qu’ils y auraient droit.

Ceux qui tenteront de faire valoir leurs droits subiront les nouvelles mesures qui réduisent les garanties encore existantes face à l’arbitraire de Pôle Emploi et la remise au travail forcé (dès 2018 : fin de la prise en compte du salaire précédent, suspension ou suppression des droits ; été 2019 : dégressivité du chômage, abaissement et étirement des droits…).

Après l’échec annoncé des négociations, le gouvernement a publié un décret le 28 juillet 2019. Le mouvement des gilets jaunes a brisé le passage à la chaîne des réformes qui attaquent les revenus de tous. La situation liée au COVID a encore repoussé l’adoption totale de la réforme à janvier puis avril 2021. Profitons de ce temps ouvert pour créer un réel rapport de force face à Pôle-emploi, à la CAF et aux administrations, allons rencontrer partout ceux qui vont être les premiers à subir ces réformes, généralisons la lutte !

partout, constituons des espaces d’organisation pour lutter contre la baisse des revenus, au chomage comme au travail